Les forêts alluviales à Aulnes et Frênes
Ces forêts se rencontrent sur toute la France, elles occupent le lit majeur des cours d’eau, sur des stations humides inondées périodiquement par les crues et remontées de la nappe d’eau souterraine, ou en bordure de sources et de suintements. Elles se forment sur des sols lourds, généralement riches en dépôts alluviaux récents, mais bien drainés et aérés en période de basses eaux On sépare classiquement les essences à bois tendre (Populus, Salix), produisant du bois de faible densité, strictement héliophiles et pionnières, des essences à bois durs, qui leur succèdent normalement dans le temps et forment un bois plus lourd (Fraxinus, Alnus, Ulmus).
Sur le site Natura 2000 « Rivières du Loing et du Lunain », il s’agit de forêts de bois dur à Frêne commun et à Aulne glutineux, implantées en bordure des cours d’eau. Le type de formation alluviale varie selon l’intensité de l’engorgement des sols, de la durée de l’immersion ou encore de la granulométrie du substrat. La strate arborescente est largement dominée par l’Aulne auquel s’associe le Frêne. La strate arbustive est souvent clairsemée et se compose d’arbustes à large amplitude comme le Charme (Carpinus betulus) ou le Noisetier (Coryllus avenalla) et d’arbustes hygrophiles tels que le Saule cendré (Salis cinerea) et la Viorne obier (Viburnum opulus). Le tapis herbacé est ainsi dense et riche en espèces nitrophiles de mégaphorbiaies auxquelles s’ajoutent de grandes Laîches (Carex acutiformis, Carex riparia, …), qui constituent notamment l’habitat d’espèces de mollusque d’intérêt communautaire (Vertigo moulinsianna, Vertigo angustior).
Très touchées par les activités humaines (drainage, populiculture, …), elles ne forment aujourd’hui le plus souvent que des cordons ou des galeries étroites en bordure des ruisseaux et des rivières, leur intérêt patrimonial est donc élevé et reconnu comme prioritaire au niveau Européen. Elles constituent un milieu favorable pour de nombreuses espèces végétales et animales communes ou rares et menacées.
La conservation de cet habitat passe par la préservation de la dynamique du cours d’eau et de la qualité physico chimique des eaux au niveau du complexe hydrographique. Il s’agit également de proscrire les transformations et de pratiquer une gestion douce (utiliser des engins de faible portance et de câble treuil, interdire l’usage d’intrants et le travail du sol).