Le Grand Rhinolophe

Biologie et écologie

Reproduction : Accouplement surtout en septembre (swarming) mais aussi jusqu'au printemps, formation des colonies en avril (taille très variable de 20 à près de 1000 individus), composées de femelles, parfois en association avec le Murin à oreilles échancrées ou le Rhinolophe euryale, mise-bas de la mi-juin à mi-juillet d’un jeune, sevrage à environ 45 jours.
Gîtes de reproduction : bâti (combles principalement), cavités naturelles ou artificielles dans certaines régions méridionales. Thermophile (>25°), fuit les courants d’air et la lumière, très sensible au dérangement. Nécessité d'ouvertures d'accès suffisamment larges pour permettre l'entrée et la sortie en vol. Forte fidélité au site.

Hibernation : septembre-octobre à mi-avril en fonction des conditions climatiques, individus isolés ou en groupes selon les cavités
Gîtes d’hibernation : gîtes souterrains naturels ou artificiels (individus suspendus), autres gîtes épigés plus rarement. Vaste surface souvent recherchée. Thermophile (5-12°, optimale de 7 à 9°), obscurité totale recherchée, hygrométrie supérieure à 96%, ventilation légère, très sensible au dérangement. Forte fidélité au site et aux emplacements d'accrochage.

Milieux de chasse : mosaïque d’habitats recherchée, avec bois de feuillus, lisières, haies, ripisylves, prairies rases et pâtures entourées d'arbres ou de haies (bocages), parcs et jardins, vergers de hautes tiges, sous-bois clairs... Proximité de milieux aquatiques favorables. Evitement des vastes milieux ouverts sans arbres et des forêts de résineux. Corridors boisés très importants pour la sortie du gîte et pour l’ensemble des déplacements. Terrains de chasse situés dans un rayon en moyenne de 2-4 km et jusqu'à 10 km autour du gîte. Utilisation ponctuelle de gîtes temporaires (bâtiment, cavité) au cours de la nuit.
Régime alimentaire et technique de chasse : chasse au vol et glanage sur le feuillage en début de nuit puis souvent passage à la chasse à l’affût à partir d’une branche en cours de nuit (amélioration du rendement de chasse en cas de températures basses, quand les concentrations en insectes sont faibles ou pour les femelles en fin de gestation). Proies composées de coléoptères et lépidoptères en majorité. Autres insectes également consommés, régime assez variable selon les régions et les saisons. Echolocation principalement utilisée pour le repérage dans l’espace. Sortie à la tombée de la nuit, puis alternance de phases de chasse et de repos durant la nuit.


Migration : Sédentaire, gîtes hivernaux et estivaux séparés en moyenne de 20 à 30 km. Déplacement maximum connu : 180 km. Espèce fortement lucifuge. Importance des haies, alignements d’arbres et lisières boisées pour le déplacement. Barrières difficilement franchissables créées par les zones urbaines denses, zones éclairées et routes. Vol à basse altitude ou quelques mètres au-dessus de la végétation. Forte fdélité aux routes de vol.

Etat de la population et tendances d'évolution des effectifs sur le site

Depuis 2001, le Grand Rhinolophe a été observé chaque hiver sur le site, en dehors des hivers 2008/2009 et 2009/2010. Ainsi, sur 23 passages hivernaux, l’espèce a été détectée lors de 17 passages, ce qui correspond à une fréquence d’observation de 73 %.

Au maximum, 3 individus ont été observés simultanément, durant l’hiver 2011/2012. Lors des autres hivers, 1 à 2 individus étaient présents. L’observation récente de trois individus est donc un signe positif qui semble indiquer la viabilité d’une population proche qui profite de la carrière en période d’hibernation.

Des contacts de Grand Rhinolophe ont été identifés à plusieurs reprises lors de la série de nuits d'écoute. Ils ne dépassent toutefois pas 5 cris identifés en 1 heure, ce qui laisse supposer que le nombre d'individus est très faible, voire qu'il s'agit d'un individu unique.

Grand Rhinolophe