Les prairies maigres de fauche

Les prairies maigres de fauche

Il s’agit de prairies de fauche mésophiles* installées dans un large spectre de conditions trophiques. Largement répandues en France, dans les domaines atlantiques et continentaux et localement dans quelques secteurs méditerranéens, elles se retrouvent de l’étage planitiaire à submontagnard. Ce sont des formations herbacées hautes, à forte biomasse, dominées par des graminées dont les plus fréquentes sont le Fromental élevé (Arrhenatherum elatius), l'Avoine dorée (Trisetum flavescens) et le Brome mou (Bromus hordeaceus). La structure de l’habitat est variable en fonction du gradient trophique et du gradient hydrique des stations.

Sur le site Natura 2000 « Rivières du Loing et du Lunain », ce sont des prairies mésophiles, situées sur des sols alluviaux faiblement inondables et plutôt mésotrophes. Leur stratification est ainsi bien marquée avec une strate haute herbacée (graminées élevées, ombellifères, ...) et une strate basse composée de petits graminées et de dicotylédones à floraison abondante et tardive (Centaurées, Œnanthes, Trèfles, …). Elles hébergent ainsi une flore et une faune diversifiées (insectes, oiseaux, …) plutôt communes, avec des espèces parfois rares comme la Sanguisorbe officinale (Sanguisorbe officinalis) présente sur le site.

 

Les modalités de pratiques agricoles sont également des facteurs se superposant aux conditions stationelles : date de la coupe, fréquence, nature et quantité de fertilisation, pâturage précoce ou du regain, qui influent la structure et les communautés végétales ou animales de l'habitat.

 

Ainsi sur le site, les parcelles très eutrophisées ou « améliorées » dans une optique de production agricole, en contact avec ces prairies mésophiles, font état d'une diversité floristique amoindrie, et sont réduites alors à des faciès dominés par quelques graminées très productives et de bonne qualité fourragère.

 

De part leur position au sein des vallées, elles sont aussi associées à des prairies plus hygrophiles fauchées ou pâturées (Cor. 37.21, 37.241), de prairies méso xérophiles (Cor. 38.1) et de mégaphorbiaies (UE 6430) vers lesquelles elles peuvent évoluer naturellement. Le fauchage stabilise ainsi la dynamique et freine le retour à des communautés pré forestières d’embroussaillement.

L’abandon de ces milieux, le retournement ou la conversion en cultures constituent des menaces pour cet habitat. Le pâturage intensif ou sa reprise trop précoce après la fauche, ainsi que la fertilisation, sont des pratiques qui déstructurent l’habitat et le font dériver vers des habitats de moindre valeur patrimoniale.

Prairies